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Cest une visite qui a fera couler beaucoup dencre et ravive de vieilles blessures.

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Notre 26 decembre 2013, soit un an apres sa nomination tel Premier ministre, Shinzo Abe se rendait au sanctuaire Yasukuni De sorte i sy recueillir.

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Construit en 1869 a Chiyoda (larrondissement de Tokyo ou sont concentrees la plupart des institutions politiques du pays), votre temple shinto, orne du chrysantheme imperial a seize petales, abrite nos kami (ames deifiees) de pres de 2,5 millions de Japonais morts pour la patrie. La plupart de ces defunts seront des soldats tombes sur les champs de bataille d’une Seconde Guerre mondiale ou bien des civils tues alors quils participaient a leffort de guerre (ecoliers requisitionnes au sein des usines darmement, jeunes filles enrolees tel infirmieres au cours de la bataille dOkinawa) Mais, au long cortege des victimes honorees a Yasukuni tel des junnansha (martyrs), certains noms posent, concernant le moins, probleme. Ceux, en loccurrence, de 1 068 criminels de guerre, condamnes lors des proces tenus a Tokyo apres la capitulation nipponne, parmi qui 14 appartenant a la categorie A, J’ai plus lourde, celle des crimes contre la paix. Cest la situation du general Seishiro Itagaki, en charge de linvasion sanglante en Mandchourie en septembre 1931, de Akira Muto, nouvelle cadre de larmee imperiale, qui fit torturer et massacrer les populations sous son controle, a Sumatra et aux Philippines. Ou bien de Hideki Tojo, a Notre tete des forces japonaises stationnees en Chine au cours en prise de Nankin (decembre 1937), puis a lorigine, quatre ans plus tard, de lattaque contre Pearl Harbor.

En se recueillant, en 2013, devant ces morts qui derangent, le Premier ministre Shinzo Abe sest attire les foudres de ses voisins ayant souffert des atrocites commises par lempire du Soleil-Levant, au premier rang desquels la Chine et Notre Coree. Cela a surtout foutu une nouvelle fois en lumiere le rapport ambigu, fait de non-dits et de tabous, que continue dentretenir le Japon contemporain au milieu des heures sombres de son histoire. Notre Parti liberal democrate (PLD), principale force de droite conservatrice et nationaliste qui dirige le lieu presque sans interruption depuis sa creation en 1955, a ainsi i chaque fois minimise, occulte, voire nie la gravite des crimes de guerre perpetres au debut de lere Showa, de 1926 a 1945. Denoncant une vision masochiste de lHistoire, faite de repentance et dautoflagellation, et qui aurait ete imposee par nos vainqueurs, de nombreux hommes politiques, intellectuels ou universitaires preferent ainsi mettre c’est parti une vision alternative des faits : le Japon serait entre au conflit seulement Afin de se defendre, salliant avec le regime nazi par simple opportunisme. Quant a toutes les massacres, aux essais scientifiques sur les civils, a la prostitution forcee, aux viols, aux tortures, au traitement inhumain des prisonniers, il sagirait, si tant est quils aient pas eu lieu, de pratiques peu reluisantes, certes, mais tel il en y a dans toutes les guerres.

Alors que la Republique federale dAllemagne reste entree au sein d’ lapres-guerre en rompant vigoureusement avec le nazisme et en presentant ses excuses pour lHolocauste, le PLD continue dassumer le revisionnisme, ecrit ainsi aujourdhui le journaliste politique Narusawa Muneo. Cree en 1997, le lobby nippon Kaigi (litteralement Conference de ce Japon) dont fait part Shinzo Abe, mais aussi son vice-Premier ministre Taro Aso et J’ai quasi-totalite des membres de le cabinet diffuse ouvertement, et en toute legalite, ses vues revisionnistes : appel a supprimer au sein des manuels scolaires tout passage relatif aux exactions de larmee nipponne, denonciation de lillegitimite des proces de Tokyo, encouragement a visiter le sanctuaire Yasukuni environ soixante ans apres sa capitulation, cest toute une part du pays qui, loin davoir tourne la page de votre encombrant passe, severtue a la reecrire. En se concentrant concernant quatre grands themes, qui sont autant de points de crispation dans la memoire troublee du Japon.

Notre scandale des esclaves sexuelles

Du debut d’la guerre sino-japonaise (1937) a la capitulation, lEmpire nippon a force des dizaines de milliers de jeunes femmes, originaires de Chine, de Coree, Plusieurs Philippines, de Birmanie, de Taiwan, dIndonesie ou dAustralie, a se prostituer Afin de des besoins de l’ensemble de ses soldats. Une pratique orchestree via ladministration japonaise, qui impliquait surtout la Kenpeitai, la police militaire, chargee de recruter les jeunes meufs (cest-a-dire, dans la plupart des cas, de les enlever), ainsi que les ministeres de lInterieur, du Travail, et des Finances. Selon lhistorien Yoshiaki Yoshimi, specialiste en question, environ 2 000 maisons closes gerees par larmee ont ete creees durant la periode. Comme celle de Kwandong, en Coree, ou 1 000 jeunes femmes etaient mises a la disposition de 100 000 militaires. Ardu a chiffrer au sein d’ sa globalite, cet esclavage sexuel aurait touche, suivant les historiens, entre 200 000 et 400 000 jeunes filles, en majorite chinoises et coreennes. Luniversitaire revisionniste Ikuhiko Hata a quant a lui minore un nombre a 20 000, tout en estimant quil sagissait majoritairement de http://datingmentor.org/fr/dating4disabled-review Japonaises volontaires.

Au-dela des chiffres, la denegation des souffrances vecues par ces jeunes femmes se retrouve dans la facon dont elles sont nommees. Le Japon continue, Dans les faits, de nos designer avec un euphemisme, ian-fu, signifiant femmes de reconfort. J’ai NHK, la television nationale, a dailleurs interdit a ses journalistes dutiliser dautres mots pour y referer, comme prostituees, bordel ou esclaves sexuelles. Quant a toutes les excuses officielles regulierement repetees par le gouvernement nippon (Afin de tenter en particulier dapaiser ses relations avec ses coloc’ chinois et coreen), elles nempechent nullement certains hommes politiques de nier la gravite du phenomene. Ancien ministre des Affaires etrangeres et actuel president du groupe PLD a la Chambre des conseillers, Hirofumi Nakasone (dont le pere, Yasuhiro Nakasone, lieutenant dans larmee imperiale, avait ete felicite avec sa hierarchie pour avoir mis en place une maison de reconfort pour ses soldats en Indonesie) dirige ainsi une commission dont la mission est denvisager des mesures concretes pour restaurer lhonneur du Japon i propos des femmes de reconfort.

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